LA "SURVIE ÉCONOMIQUE" des SITES AGROFORESTIERS dédiés au BOIS ÉNERGIE DURABLE et aux CULTURES VIVRIÈRES DÉPEND de "L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE / MODERNISATION DES PRODUCTIONS CHARBON DE BOIS et MANIOC". ---- AGROFORESTERIE RENTABLE → CHARBON DE BOIS DE CUISSON ALIMENTAIRE DURABLE → ZÉRO DÉFORESTATION  

La transition environnementale du charbon de bois a " UN COÛT " = " LE FINANCEMENT DU SITE AGROFORESTIER DURABLE ".   
SEULE "LA MODERNISATION/RENTABILISATION DES PROCÉDÉS DE  PRODUCTION MAKALA/MANIOC" permet d'atteindre l'équilibre économique de la filière Agroforestière de "charbon de bois durable", indispensable à l'écologisation du vaste secteur énergétique de la cuisson alimentaire en milieu urbain.

Les prix du charbon de bois et du manioc sont très bas, ce sont des denrées de base et d'usage quotidien, principalement destinées à des populations à faible pouvoir d'achat. Des hausses de prix ne peuvent pas être envisagées.
L'augmentation des recettes commerciales du site agroforestier n'est possible que par des augmentations de productivité sur les produits commercialisés : le Makala et le Manioc.

POUR DÉVELOPPER L'AGROFORESTERIE, ON N'A PLUS LE DROIT DE GASPILLER LA MOITIÉ DE L’ÉNERGIE DU BOIS RÉCOLTÉ.

Heureusement, la faible productivité des procédés artisanaux actuels de transformation (carbonisation et séchage du manioc) laisse une grande marge de progression aux techniques de modernisation/optimisation énergétique des productions. 

Les études de terrain à IBI Village ont abouti à des comptes de résultats prévisionnels très favorables en intégrant tous les investissements agroforestiers et techniques nécessaires, ainsi que tous les aménagements et fonctionnements sociaux et les infrastructures du site agroforestier (villages, écoles, dispensaires, eau potable, électricité, voirie ...).

A partir de 2500 ha, un site agroforestier communautaire équipé de moyens de production modernes dégage une bonne marge brute, capable de payer ses charges foncières et fiscales et de financer l'extension du couvert forestier.

La dimension optimale pour un site agroforestier communautaire, équipé de ses unités modernes de transformation du Makala et du Manioc, est de 5000 ha. Dans ce cas les transports internes au site / navettes de matières restent limités à 3 km, les outils de production sont de petite dimension et la rentabilité est excellente.  


  • Capacités de production/Investissements/Rentabilité/ « Réductions CO2 »
Superficie du domaine2500 ha3500 ha5000 ha
Nombre de villageois (environ)1000 hab1500 hab2000 hab
Superficie plantée2250 ha3150 ha4500 ha
Production de bois durable18 000 t/an25 200 t/a,36 000 t/an
Nombre de fours (Durée de vie : 25 ans au moins)5710
Production makala4500 t/an6300 t/an9000 t/an
Production farine manioc657 t/an945 t/an1350 t/an
Invest. Plantation2 475 000 $3 465 000 $4 950 000 $
Invest. Social + infrastructures1 250 000 $1 250 000 $1 460 000 $
Invest. Process + bâtiments techniques3 330 000 $3 610 000 $4 115 000 $
Investissement total7 055 000 $8 325 000 $10 525 000 $
Résultat brut, les 10 premières années 
(Période de remboursement de l’investissement initial de la création des boisements)
   144 220 $/an      305 210 $/an      542 014 $/an
Résultat brut, après 10 ans de fonctionnement
   391 720 $/an     651 710 $/an     1 028 014 $/an

Les Réductions d’émissions de C02 sur 15 ans de fonctionnement  (Durée comptable de l’amortissement de l'unité de carbonisation)
Puits de carbone forestier permanent250 000 t de CO2350 000 t de CO2500 000 de CO2
Puits de carbone biochar permanent en 15 ans17 325 t de CO224 255 t de CO234 650 de CO2
Réduction d’émission C02 : Zéro déforestation
Makala déforestation substitué par Makala durable
45 000 tCO2/an
675 000 tCO2 en 15ans
63 000 tCO2/an
945 000 tCO2 en 15ans
90 000 tCO2/an
 1 350 000 tCO2 en 15ans
Cumul Réductions CO2 en 15 ans de fonctionnement 942 325 t de C02 1 319 255 t de C02 1 884 650 t de C02


Pour l'explication des chiffres du tableau il faut se référer à la PJ n° 1  . Par exemple : Le coût d'investissement de la plantation de 1100 $/ha est justifié par le fait que :
- De nombreuses opérations de préparation des parcelles sont assumées et prises en charge par des équipements amortis et entretenus par le poste "site de production",
-  Les opérations d'entretien, désherbage des jeunes plants d'acacias pendant le 2 premières années sont réalisées par les coopératives de villageoises qui plantent en intercalaire leur propre production de manioc.  

La configuration de 5000 ha/10 fours dégage une excellente marge brute, attractive pour le secteur privé

  • Ce niveau de marge brute permet de rémunérer l’apport en capital et le coût du foncier privé,
  • De supporter des révisions à la hausse du chiffrage des postes de ce compte prévisionnel,
  • De dégager des fonds pour l’extension du couvert forestier.

La Rentabilité de ce projet de Bioénergie Durable Modernisé permet le "Développement à large échelle de ce secteur de lÉconomie Verte" par des Entreprises Privées pour atteindre les objectifs nationaux : 

  • (1) Substituer les énormes quantités de charbon de bois non durable consommées par les ménages urbains à faible pouvoir d’achat et lutter efficacement et rapidement contre ce moteur de la déforestation,
  • (2) Sécuriser la qualité sanitaire de la transformation du manioc (Grave enjeu de santé publique : Actuellement les intoxications alimentaires familiales sont récurrentes du fait de la consommation du manioc mal séché par les procédés artisanaux) et
  • (3) Substituer une partie des grands volumes de blé importés par la production agricole nationale de farine de manioc panifiable.


Les bénéfices socio-environnementaux, climatiques et économiques du modèle durable :
"Agroforesterie Communautaire" avec "Modernisation/Optimisation des Productions de Makala et de  Manioc"

La Modernisation/Optimisation Énergétique de la Fabrication du charbon de bois Doit s'appuyer sur une Matière Première "Bois Durable"

Les sites agroforestiers communautaires pionniers existants ont pour fonction principale : "la production régulière de bois durable" destinée à la transformation en charbon de bois.
Ils sont donc adaptés au remplacement des méthodes artisanales et obsolètes de carbonisation polluantes à très faible efficacité énergétique par les procédés modernes de carbonisation à bon rendement qui optimisent/économisent le bois matière première et qui rentabilisent le fonctionnement économique du système agroforestier.

Seule l'augmentation des recettes commerciales, par des techniques modernes de transformation Makala/Manioc à bonne productivité, permet d'obtenir l'équilibre économique et la pérennité de l'ensemble agroforestier.
" Et de sortir du déficit financier récurrent induit par la faible productivité des techniques artisanales utilisées actuellement par les sites agroforestiers."

Les nouvelles autonomie et stabilité économiques des sites agroforestiers obtenues par la modernisation des productions permettent de développer et d'optimiser les nombreux bénéfices socio-environnementaux et climatiques de ce modèle durable.


Les Bénéfices Environnementaux dans le périmètre du site agroforestier communautaire .                                                                                                 

-  Sur les sols, fertilisation sans aucun intrant chimique. Agroforesterie purement biologique. 

  • Les sols pauvres initiaux, des savanes lessivées et lixiviées par les pluies, sont rapidement régénérés par la grande quantité de feuilles et petites branches qui enrichissent le sol en matière carbonée/organique (humus) et en azote (pour les plantations d’acacias).
  • Après 2 rotations de plantation de bois énergie, la nouvelle fertilité des sols permet les plantations de jardins vivriers et de vergers pour l’alimentation des villages du site.
  • Le biochar produit avec les fines (non commercialisables) de charbon de bois est un amendement gratuit et puissant pour obtenir des sols durablement fertiles par une seule et définitive application (10 t/ha). Les rendements en légumes sont multipliés par 2 ou 3.
  • La qualité hydrique des sols est largement améliorée par la nouvelle capacité de rétention d’eau de l’humus et du biochar qui se compostent dans le sol.

-  Sur le développement végétal. 

  • A l’exemple de IBI Village, après 1 ou 2 rotations de nombreuses plantes indigènes se développent naturellement ou sont replantées, ce sont des noyaux de diversification d’espèces ligneuses. Le Professeur Lejoly a créé un Arborétum Tropical avec plusieurs centaines d’espèces, par exemple un Baobab de 5 ans a déjà 1 mètre de diamètre.
  • Des plantes, qui présentent des intérêts particuliers pour la population autochtone, se développent : Safou, Wenge, autres arbres à chenilles comestibles, plantes médicinales, Eucalyptus pour la construction …
  • Les jardins vivriers et vergers sont très productifs sans amendements artificiels. La productivité de la culture commerciale du manioc est largement améliorée.
  • Grace aux acacias Auriculiformis et Mangium les abeilles en grand nombre produisent des centaines de kilos de miel et participent au développement et à l’équilibre génétique de la forêt par pollinisation.

-  Sur le développement de la biodiversité animale. 

  • Ces sites de grands boisements, sur des anciennes zones de savane, s’étendent sur quelques milliers d’hectares (de l’ordre de grandeur de 3 à 7 km de coté). Ce sont des havres accueillants pour une multitude d’oiseaux qui ne sont pas présents dans les savanes environnantes. Les insectes, les rongeurs réapparaissent ainsi que des petits mammifères et des serpents.
  • Le couvert arbustif et herbeux est favorable à l'élevage de moutons d’espèce tropicale. IBI Village a un cheptel d'une soixantaine de têtes. (+ porcs, volaille, pigeons ...)

-  Sur l’apparition locale d’un micro climat spécifique au site. 

  • La rétention d‘eau par les sols couverts d’humus et l’évapotranspiration des vastes boisements diminuent la température du site de 2 à 3°c par rapport à la savane mitoyenne. Ce sont des sites tempérés et agréables à vivre lorsque le vent éloigne les fumées actuelles des meules de carbonisation.

-  Sur l’amélioration de la qualité de l’air. 

  • Pour produire artisanalement 1000 tonnes de charbon de bois il faut 8000 tonnes de bois. Actuellement, au minimum 4000 tonnes de fumées toxiques partent dans l’atmosphère principalement sous forme de goudrons, de monoxyde de carbone et de méthane. Sous le vent des meules de carbonisation l’atmosphère est suffocante. A certaines saisons, du fait de la dissémination des meules, c’est l’ensemble du site qui est impacté. Ces fumées sont dangereuses pour la santé des travailleurs et des villageois, elles contiennent des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) dont certains sont cancérigènes. 
  • A l’opposé la production semi-industrielle est parfaitement propre, les effluents gazeux respectent les normes environnementales Européennes les plus contraignantes (directive IED). L’amélioration de la qualité de l’air sera radicale
  • Le méthane dégagé dans les fumées des productions artisanales sera éliminé. C'est un bénéfice important, car le méthane a un pouvoir de réchauffement climatique très important : 21 fois supérieur au gaz carbonique.


Élevage sur le site agroforestier communautaire de IBI Village


Les bénéfices environnementaux dans la lutte contre la déforestation, induits par la modernisation des productions .   

-  Sur "la survie du modèle agroforestier durable" et son extension à large échelle . 

  • La plantation agroforestière durable productrice de charbon de bois domestique mise au point par les chercheurs est la meilleure alternative au prélèvement de bois dans le milieu naturel, moteur majeur de la déforestation.
    Nous avons vu que ce modèle est menacé par son manque d’autonomie financière due à la faible productivité artisanale actuelle des carbonisations et du séchage du manioc. L’amélioration de sa productivité, en remplaçant les techniques artisanales obsolètes par des techniques à bonne efficacité énergétique et à bonne productivité, rentabilise et pérennise le modèle.
  • Cette nouvelle rentabilisation des productions Makala/Manioc des sites agroforestiers donne une attractivité économique à ce secteur de l’économie verte. Grâce à cette nouvelle attractivité économique, ce secteur vertueux peut se développer à grande échelle de façon autonome. (L’aide internationale a créé les sites agroforestiers pionniers, mais les conditions économiques de leur pérennité et de leur reproductibilité n'ont pas encore été mises en place pour généraliser ce modèle vertueux de production de charbon de bois durable en substitution au charbon de bois de la déforestation).
  • Rappel : Actuellement en ASS, pour produire de façon non durable les 40 millions de tonnes/an de charbon de bois consommées, il faut 320 millions de tonnes/an de bois (8,3 kg de bois pour 1 kg de charbon de bois - GIEC -). Soit l'équivalent de l'exploitation de 3,2 millions d'hectares/an de forêt (hypothèse de 100 t/ha de bois carbonisable). Soit une surface de forêt non replantée de 175 x 175 km par an qui disparait. Ceci est une simplification imagée car la réalité est plus complexe. Toutefois, n'oublions le cas caractéristique du Nigeria qui a perdu 1/4 de ses forêts en seulement 5 ans de 2010 à 2015, en grande partie à cause du charbon de bois. A cette période le Nigeria était le plus gros exportateur de charbon de bois (non durable) vers le marché Européen.
  • Pour fournir la totalité de la consommation 2021 de Kinshasa en "charbon de bois durable", soit 2,14 millions de t/an avec des sites agroforestiers équipés de productions modernes, il faut 9,6 millions de t/an de bois à carboniser (4,5 kg de bois pour 1 kg de charbon de bois). Soit 96 000 ha/an de parcelles exploitées, soit 960 000 ha de surface totale de sites agroforestiers (Rotation de plantation/exploitation de 10 ans). 
  • Donc pour Kinshasa :"une surface totale agroforestière" de production moderne de charbon de bois de 100 x 100 km approvisionne de façon pérenne la totalité de "la consommation de makala durable de la mégapole de Kinshasa".
    Cette superficie est facilement envisageable sur les immenses savanes des Plateaux Bateke proches de Kinshasa.
    En se référant aux premières lignes du dossier, ces 100 x 100 km d'agroforesterie fournissent en bioénergie domestique durable l'équivalent de 3 centrales nucléaires de 900 MW ! Avec des investissements infiniment moindres et des avantages socio-environnementaux et climatiques incomparables. 
    Cela nécessite l'installation de 220 sites agroforestiers de 5000 ha. C'est un marché d'avenir, durable et rentable ... Cf. ci-dessous : la conclusion

-  Sur la fonction de "zone tampon de protection" des milieux environnants.

  • Les sites agroforestiers subviennent largement aux besoins de leurs habitants (plusieurs centaines), donc les prélèvements de subsistance de gibier et de plantes (braconnage) diminuent fortement dans les forêts et savanes environnantes. Cet effet est clairement constaté pour le cas de la mitoyenneté entre « IBI Village » et la réserve nationale de « Bombo Lumene ».
    Les sites agroforestiers peuvent être considérés comme des « Corridors écologiques / Zones Tampon » de protection des secteurs environnants vis-à-vis des prélèvements informels des populations pauvres dans le milieu naturel.

Savane herbeuse des Plateaux Bateke.
L'agroforesterie communautaire -Bois énergie + Manioc- (Mampu, RDC). Sur une ancienne zone de savane des Plateaux Bateke.


Les bénéfices sociaux de la modernisation des productions . 

-  Le nombre d’emplois reste identique à la production artisanale actuelle. 

  • Malgré la modernisation semi-industrielle des productions, le mode de fonctionnement manuel de toutes les taches agricoles et forestières reste identique. Le critère HIMO, « Haute Intensité de Main d’œuvre » est conservé pour la totalité des travaux de productions forestière et agricole. Seules les opérations de transformations semi-industrielles des récoltes bois et manioc seront mécanisées. Mais avec l’importante augmentation des capacités de production le nombre d’emplois à ces postes sera supérieur au fonctionnement artisanal actuel.

-  Sur l’amélioration des conditions de vie des femmes. 

  • Les associations de paysannes plantent le manioc pendant 2 ans entre les jeunes plants d’acacias. Elles sont propriétaires de leurs récoltes en contrepartie de l’entretien des parcelles. La nouvelle disponibilité du séchage efficace et régulier du manioc, fournie par la modernisation des productions, élimine les importantes et récurrentes pertes (50 %) de récolte du séchage naturel artisanal. La rémunération des femmes va doubler (Actuellement elle est très faible, de l’ordre de 10 à 15 $/semaine).
  • Le transport régulier par tracteur des paniers de bois à carboniser, dans le périmètre du site agroforestier, va faciliter le transport du manioc vers l’atelier de transformation. (Au lieu du transport actuel, pénible, lent et par petites quantités, à dos d’homme/de femme)
  • L’exceptionnelle fertilisation des sols des jardins par le « biochar » augmente la production de cultures vivrières au bénéfice des familles.
  • Les nouvelles recettes financières permettent l’installation et l’entretien de points d’eau à proximité des lieux de vie. Ce nouveau confort réduit la pénibilité des tâches ménagères.
  • Les nouvelles recettes financières permettent de renforcer le système éducatif existant et de financer les cantines et l’internat des enfants qui résident dans des hameaux éloignés. (Actuellement ces structures existent mais rencontrent des difficultés financières permanentes qui contraignent à limiter les périodes de scolarisation.)

-  Sur l’amélioration des conditions sanitaires des femmes et des familles.

  • La production modernisée de charbon de bois (températures de cuisson maitrisées) permet de produire du "charbon actif" utilisé pour la «potabilisation de l’eau» → Réduction des intoxications dues à la consommation d’eau souillée.
  • Le séchage efficace de la production modernisée du manioc élimine les intoxications alimentaires très fréquentes dues à la consommation de manioc mal transformé. (Ce problème des intoxications familiales par le manioc mal préparé est une préoccupation sanitaire importante à l’échelle nationale.)
  • Les nouvelles recettes financières permettent le fonctionnement d’un système de soins performant par l’embauche d’infirmiers et d'infirmières diplômés (formations à la contraception)  et l’acquisition de bons équipements pour le dispensaire (Électricité, réfrigérateur …).                                                   

-  Sur l’amélioration des rémunérations des travailleurs et des coopératives de paysannes du site agroforestier. 

  • Les comptes prévisionnels de résultats financiers pour la modernisation des productions à IBI Village prévoient le doublement des salaires paysans et ouvriers, soit 120 $/mois au lieu de 50 $/mois actuellement.
  • Le fonctionnement modernisé des productions nécessitera une dizaine d’agents de maitrise, 4 techniciens et l'embauche de 2 infirmiers et 2 instituteurs avec des salaires supérieurs à la moyenne, de l’ordre de 500 $/mois.

-  Sur l’amélioration des qualifications professionnelles. 

  • Les sites de production charbon de bois et manioc nécessiteront des techniciens en conduite d’équipements industriels. Les ingénieurs/techniciens recrutés dans les écoles nationales seront formés en interne aux équipements spécifiques.
  • Les unités semi-industrielles  de transformation Makala/Manioc seront équipées d’ateliers de mécanique, d’électricité, de petite construction métallique et de soudure. Ces nouvelles compétences seront utiles à l’ensemble du site agroforestier pour l’entretien général et mécanique. (Actuellement les équipements techniques mis en place par les subventions initiales sont  extrêmement dégradés, ex: le taux d’utilisation des 2 tracteurs de IBI Village est seulement de l’ordre de 30 % à cause des longs délais de réparation des pannes mécaniques, les techniciens viennent de Kinshasa et c’est aussi très coûteux.)


Les bénéfices économiques de la modernisation des productions .   

-  Sur l’aménagement du territoire. 

  • Les sites agroforestiers équipés de moyens de production modernes sont des pôles industriels disséminés dans des régions rurales. Ils participent à l'objectif de "développement industriel du secteur forestier" du pays.
  • Pour les sites agroforestiers équipés de moyens de production modernes le chiffre d’affaire est de 1,65 million $/an pour 2500 ha et de 3,3 millions $/an pour les sites de 5000 ha. Les sites agroforestiers modernisés sont des pôles économiques importants dans les régions de savanes relativement désertées par l’exode rural vers les habitats informels suburbains des grandes villes. Ils participent aux objectifs nationaux de "revitalisation rurale".
  • L’importante activité des sites représente des pôles attractifs pour des activités induites telles que les transporteurs, manutentionnaires, mécaniciens, restauration …
  • Les sites agroforestiers créent des "richesses énergétiques et vivrières locales et durables, non délocalisables".

Sur les revenus de l’état. 

  • La substitution de la farine du blé importé par la farine de manioc produite localement s’inscrit dans l’objectif « d’autonomie alimentaire nationale » et réduit le déficit de la balance du commerce extérieur. (C'est un programme national prioritaire en RDC.)
  • Actuellement le secteur de la production artisanale du charbon de bois est informel. Aucune taxe n’est prélevée sur le chainon production. Le fonctionnement des sites agroforestiers modernisés, avec leur comptabilité réglementaire et transparente, permettra le prélèvement normal des impôts pour les entreprises agricoles.
  • La production durable de charbon de bois est un puissant moyen de lutte contre la déforestation et d’atténuation du changement climatique. Les états d’ASS sont financés par l’aide internationale pour mettre en œuvre les actions nationales pour atteindre ces objectifs. Les états qui réalisent ce vaste projet agroforestier peuvent revendiquer les financements internationaux "Bénéfices Environnementaux et Climatiques" programmés dans les COP, au titre des actions nationales réalisées dans la lutte contre le changement climatique, la préservation du couvert forestier et contre la perte de biodiversité induite par la déforestation.


Les bénéfices climatiques, les réductions d’émission de CO2 du projet avec la modernisation des productions .  

Réduction d’émission de COdue à la substitution du charbon de bois de la déforestation par du charbon de bois durable. 
- Déforestation évitée : environ 1000 ha/an de forêt pour une production de 9000 t/an de charbon de bois durable (production annuelle d'un site agroforestier de 5000 ha).

  • Le Mécanisme de Développement Propre (MDP) de la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC/UNFCCC) a établi les méthodologies pour mesurer et valider les réductions de CO2 de la durabilisation par rapport à la déforestation, de la production de charbon de bois. On se réfère aux méthodologies « AMS III BG Emission reduction through sustainable charcoal production … » et « ACM 00021 Reduction of emissions from charcoal production by improved kiln design and /or abattement of methane ».
    La production de 9000 t/an de "Makala durable" d'un site agroforestier de 5000 ha réduit les émissions de 90 000 t/an de CO2.
    Soit 1 350 000 t de CO2 évitées pour une durée de 15 ans (Ex. Cumul pour le temps d’amortissement comptable du matériel de carbonisation).

- Séquestration de CO2 dans le puits de carbone forestier.

  • La méthodologie MDP  n° AR ACM 0003 "Afforestation and reforestation of lands except wetlands" donne toutes les prescriptions pour calculer la quantité de carbone séquestré dans les plantations forestières. Par exemple le puits de carbone forestier de IBI Village est enregistré et validé par le MDP de la CCNUCC, les crédits carbone des premières plantations ont été négociés sur le marché international du carbone.
    Pour un puits de carbone agroforestier permanent de 5000 ha, la séquestration est de 500 000 tonnes de CO2, déduction faite du carbone présent initialement en savane et des consommations d’énergie fossile du projet.
    Le CIRAD pendant ses études sur le site agroforestier de MAMPU (à 30 km de IBI Village) à déterminé une croissance moyenne sur 10 ans pour la biomasse sèche de 17 t/ha/an, donc le stockage moyen est de 30 tCO2/ha/an (17 x 0,49 x 44/12). Dans un site de 5000 ha, soit 10 groupes de 450 ha + les surfaces d'infrastructures, il y a les séquences de plantations suivantes = 450 ha de 1 an + 450 ha de 2 ans + ..... + 450 ha de 9 ans. Chaque ha capte 30 t/an de CO2. Le total séquestré et stable après 9 ans est 30 x 450 x (1+2+...+9) soit 30 x 450 [n x (n+1)/2] = 607 500 tonnes de CO2 séquestrées. En enlevant le carbone initial de la baseline et les consommations du projet :
    Le projet crée un puits de carbone forestier permanent de 500 000 tonnes de CO2 pour un site agroforestier de 5000 ha.

Séquestration de CO2 dans le puits de carbone du biochar fertilisant enfoui dans le sol. 

  • Des archéologues ont découvert d’anciennes (plusieurs centaines d’années) zones de fortes concentrations de populations en Amazonie sur des sols initialement pauvres mais enrichis au charbon de bois (la terra prêta). Le charbon de bois est encore présent dans le sol, car sa structure amorphe, aux températures ambiantes, ne peut pas se combiner à l’oxygène. Ainsi le charbon de bois enfoui (le biochar) reste définitivement inerte dans le sol : c’est un puits de carbone. Chaque année un site agroforestier de 5000 ha produit 9000 t de charbon de bois commercialisable. Les morceaux très fins, non commercialisables (environ 750 tonnes) seront utilisés comme biochar de fertilisation. 1 tonne de biochar (à 84 % de carbone fixe) enfoui correspond à 3,1 tonnes de CO2 séquestrées.
    Le puits de carbone "Biochar" est de 34650 tonnes de CO2sur la période de 15 ans retenue pour l'amortissement comptable des fours.


Le bénéfice climatique pour les 15 premières années de fonctionnement modernisé d'un site agroforestier de 5000 ha  = 1 884 000 tonnes de CO2.

(1) Les réductions d’émissions de CO2 de la limitation de la déforestation par le charbon de bois durable,                                                                           

(2) Les séquestrations de CO2 dans le puits de carbone forestier et dans le puits de carbone du sol amendé au biochar.


                        Schéma : séquence de plantation et âge de la plantation sur chaque parcelle

   Année n      10 parcelles de 450 ha / Site 5000 ha / Rotation 10 ans
Parcelle n° 12345678910
(1)création du boisement
11  Plantation
 - --------
221--------
3321 -------
44321------
554321-----
6654321--- -
77654321 ---
887654321--
9987654321-
10 Coupe
987654321
(10)Parcelle n° 1 : Récolte/Carbonisation/Replantation = Début du régime normal de fonctionnement du site
111Coupe 98765432
1221Coupe9876543
13321Coupe987654